Groupe d'Études Français des Helicobacter

Indications de recherche et d’éradication de H. pylori

Ulcères gastriques et duodénaux

Les ulcères sont des indications formelles à la recherche et l’éradication de H. pylori. L’éradication de H. pylori favorise la cicatrisation et prévient la récidive des ulcères.
En cas d’ulcère duodénal non compliqué, il n’est pas nécessaire de poursuivre le traitement par inhibiteur de pompe à protons (IPP) au-delà de la fin du traitement d’éradication.
En cas d’ulcère duodénal compliqué ou d’ulcère gastrique compliqué ou non, il est recommandé de poursuivre le traitement par IPP seul à pleine dose, pendant 3 à 7 semaines après le traitement d’éradication

Lymphome du MALT

L’éradication de H. pylori fait partie de la prise en charge initiale de tous les lymphomes du MALT gastriques. Elle peut suffire à obtenir une rémission durable particulièrement en cas de lésion localisée (stade I de la classification de Ann Arbor) et en l’absence de la translocation t (11 ;18)

AINS et aspirine

H. pylori est un facteur de risque additif d’ulcère gastroduodénal sous traitement AINS. L’éradication de H. pylori est recommandée avant de commencer un traitement prolongé par AINS. L’éradication ne dispense pas d’un traitement par IPP en cas de facteur de risque d’ulcère associé (âge ≥65 ans, antécédent d’ulcère, AINS associés à la prise d’aspirine à faible posologie ou de corticoïdes).

Reflux gastro-oesophagien

L’éradication de H. pylori n’est pas un traitement du reflux gastro-oesophagien.

Les indications de recherche et de traitement de l’infection à H. pylori ne sont pas modifiées par la présence d’un reflux gastro-oesophagien.
Chez les patients infectés par H.pylori recevant des traitements anti sécrétoires prolongés contre le reflux, une accélération de l’extension de l’atrophie muqueuse fundique a été mise en évidence. L’éradication est donc recommandée en cas de traitement par IPP au long cours.

Prévention du cancer gastrique

L’infection par H. pylori est le facteur de risque principal du cancer gastrique de type intestinal ou diffus ; l’éradication de la bactérie réduit le risque de cancer gastrique et prévient la progression des lésions pré-néoplasiques de la muqueuse gastrique (l’atrophie plus que la métaplasie intestinale).

L’infection par H. pylori doit être recherchée et traitée dans les cas suivants :

– Antécédents familiaux de cancer gastrique au premier degré.
– Résection localisée d’un cancer gastrique (mucosectomie ou gastrectomie partielle)
– Lésions pré-néoplasiques: atrophie avec ou sans métaplasie intestinale.
– Traitement au long cours (au moins 6 mois) par antisécrétoires gastriques
– Avant chirurgie bariatrique par by-pass gastrique (le bypass gastrique isole une grande part de l’estomac et ne permet plus la surveillance de la muqueuse gastrique)
– Prédisposition héréditaire au cancer gastrique (PAF, Peutz-Jeghers, HNPCC)

Dyspepsie

Le bénéfice de l’éradication sur les symptômes, chez les patients dyspeptiques sans lésion endoscopique, est faible. Le nombre de patients à traiter pour guérir un cas de dyspepsie est estimé à 15.

Dyspepsie explorée par endoscopie : chez les patients ayant une endoscopie pour dyspepsie, la recherche et l’éradication de H. pylorisont justifiées, même en l’absence de lésion visible, pour la prévention du cancer de l’estomac.

Dyspepsie non explorée par endoscopie : chez un patient ayant peu de risque d’avoir une lésion maligne (âge< 45ou 50 ans et absence de signes d’alarme), la stratégie qui consiste à rechercher l’infection par une méthode non invasive puis à éradiquer la bactérie conduit aux mêmes résultats sur les symptômes qu’un traitement par IPP dans une population ayant une faible prévalence de l’infection (comme la France).

Anémie par carence en fer ou carence en vitamine B12 sans cause trouvée, Purpura thrombopénique immunologique

Dans ces 3 cas une relation avec l’infection a été évoquée et l’éradication bactérienne doit être proposée.

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